La créatrice se réjouit peut-être d’évoluer aux côtés d’une agente des plus engagées et de voir sa signature franchir les frontières, c’est encore entre les murs de son atelier qu’elle se sent la plus à l’aise : dans cet univers personnalisé par des poteries, des mots d’amis, et des grès chinés ici et là ; par des « tas de trucs ethniques » rapportés dans ses cabas, et des échantillons à foison en corde de coton, de chanvre ou d’abaca. Alors que dans un coin, les casseroles sont prêtes à accueillir des teintures maison déclinées en camaïeux de verts ou de bleus, Véronique colore l’atmosphère par des râgas et autres mantras, et une odeur d’encens la ramenant à cette Inde qui a toujours su l’étreindre. C’est là qu’elle « cocoone » ses réflexions et ses idées délurées, acceptant que la conception prenne plus de temps que la fabrication.
Rivée sur son large établi et sur ses modèles, il s’agit maintenant d’ordonner tout ce que l’inconscient n’a cessé de solutionner la veille ; à elle désormais d’égrener les heures de création, de désenclaver les choix et cette dextérité qui rendent son art si minutieux :
« À ce moment précis, je ne peux pas rêver mieux. »